Ce que la voix contient en fantômes.
Ce que les fantômes disent comme ingrédient de la voix.
En lien avec l'évidance, ce qui est là contient ce qui n'est pas là, le porte.
La voix comme lieu de l'ambiguïté par excellence, entre onde porteuse et expression d'une activité cérébrale, neurologique, entre transduction par les contraintes organiques, modifiée, déviée, transformée par la réceptivité et matérialisation immatérielle de la sensibilité à un nombre incalculable de données.
La voix comme onde porteuse de la parole. La parole comme outil de création du monde. Comme verbe, prenant avec plus ou moins de grâce la responsabilité du réel, ou se partageant avec plus ou moins de rapport de force la part de réel avec les forces inatteignables, sauf à les subir dans le corps même.
La voix comme concurrente de la parole, comme concurrente de la langue, comme concurrente du langage.
Comme lieu de tension absolu, comme filet, rets.
Blocs subissant les a priori d'un accord implicite, d'une ligne de mire, de visée, d'un seul tenant.
Ne prenant pas en compte les cassures du miroir même.
Les réflexions, échos, appels, appeaux, affûts, les bords et transmissions et retransmissions de la langue dans la voix, du langage dans la parole, de la parole dans la langue...
Tous les morceaux, les parts, les éclats, comme possibilité d'un infini abyssal et partiel.
S'y engouffrent, peuvent s'y engouffrer toute les voix, choisissent d'y être, en fantômes.
Vient crocheter le corps, le rappeler, le ramener vite, l'aimanter, l'amanter.
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